mercredi 4 mai 2011

L'utopie de la cité végétale de Schuiten, un rêve partagé...


  Alors que se tient actuellement à la cité de l’architecture, l’exposition sur la « ville fertile » (sur laquelle je reviendrai), j’ai eu envie de commencer, en évoquant  celle qui se tenait l’an dernier, à Lyon et consacrée aux « Cités Végétales »  ou la perception utopique d’un architecte visionnaire belge : Luc Schuiten, sur ce que serait la ville en 2100, avec un regard franchement écolo.

Schuiten travaille sur le concept d’archiborescence (dont l’idée est similaire à celle du  biomimétisme), autrement dit, une architecture qui s’inspire des formes d’organismes vivants et  à partir desquelles, il redessine l’ensemble de la cité avec une dimension très poétique. Il invente un monde à part qui détient son propre vocabulaire : l'archiborescence, tout juste évoquée, les  habitarbres ou encore les maisons biosolaires...
Illustration du concept d'archiborescence
Les bâtiments ne sont pas détruits mais végétalisés et recouverts au moyen de jardins verticaux. Cette image peut paraître futuriste et  fantasmée, dans l’idée d’une étendue à l’échelle d’une ville entière mais n’oublions pas les réalisations bien tangibles de certains paysagistes tels que Patrick Blanc qui a nourri le concept des murs végétaux de plus en plus visibles. L’une des façades du quai Branly est l’un de ses célèbres exemples…Et Schuiten ne s’arrête pas là, la réorganisation d’une cité passe aussi par le système de circulation et l’utilisation de nouveaux moyens de transport plus propres et pourvus d’un design réinventé. Les éléments naturels sont prédominants. Imaginez un instant, une rue  que vous connaissez bien, devenue piétonne et divisée en deux par une petite source qui la traverserez.Schuiten utilise des lignes harmonieuses et arrondies pour adoucir l’espace citadin et enrichir la qualité de vie des habitants. 
 Le gris actuel laisse place au vert naturel qui se propage de façon luxuriante sur l’ensemble de la ville.
Phase 1 
Phase 2 début végétalisation

Phase 3 

Phase 4- Ville verte






































Il perçoit la Nature tel un allié susceptible de coopérer à l’édification d’une société durable.
Je défends profondément l'idée, que l'on puisse être citadin et aimer la Nature, il n’y a pas de paradoxe mais une réelle complémentarité.  Schuiten avec ce regard, conforte mon opinion sur la ville en devenir. Comment l’Homme peut-il tirer avantage de cette situation climatique qui le met au pied du mur ? Il y a une conscience plus ou moins mondiale d’une nécessité de modification de nos comportements. A partir de cela, quelle pourrait être la symbiose pour l’Homme des villes, la Nature et la Ville qu’il habite ? C'est peut être ici une ébauche de réponse dont s’inspirent actuellement certains projets d’urbanisme. Il me semblait important de poser les concepts développés par cet architecte (qui a aussi réalisé certains de ses projets à Bruxelles),  avant d’entamer d’autres articles qui renverraient  irrémédiablement à son travail. 

Quelques liens

Nota : Luc Schuiten descend d'une famille d'architectes et son frère est le dessinateur et scénographe François Schuiten à qui l'on doit la station JulesVernesque des "Arts et métiers" à Paris.

lundi 25 avril 2011

Avant-Propos...

Ce blog naît de la nécessité de garder une trace des recherches que je peux faire autour de l'habitat/architecture durable et dans la volonté d'approfondir mes connaissances sur le milieu, afin de réaliser des reportages photographiques sur un secteur en pleine évolution. Il y aura bien sûr quelques apartés ayant cependant un lien direct avec le thème principal. Je prends le train en marche à l’aube de ce qui est pour moi, une ère relativement nouvelle où tout est encore à construire.
Passionnant à mes yeux, s’avère le travail que peuvent réaliser des hommes : architectes, urbanistes et paysagistes pour apporter une réelle qualité de vie à d'autres hommes autour de valeurs simples et qui me semblent essentielles : le respect et l’acceptation de l’autre, la cohabitation ethnique, la solidarité, la prise en compte de l’histoire, le respect de la Vie et de la Nature plus généralement.
La France ne se porte pas au mieux, ni dans le regard trop souvent pessimiste de ses habitants, ni par conséquent dans l’image qu’elle colporte à l’étranger.  J’entends depuis des années les débats politiques autour de l’identité nationale, on nous rabâche les oreilles avec l’insécurité, les problèmes d’immigration et évidemment ceux des cités.
Mirabeau disait  « Les hommes sont comme les pommes : quand on les entasse, ils pourrissent… », en parlant aux promoteurs de grands ensembles et de gratte-ciel.
Le problème a émergé entre les années 50 et 70 quand, côté habitation, pour répondre à un problème d’actualité : la France connaissant une crise réelle du logement ;  on s’est mis à construire ce que l’on nommera les grands ensembles. Situés  en périphérie, ils sont formés d’appartements très fonctionnels qui attirent dans les premiers temps. Ils accueilleront une population de classe moyenne composée d’ouvriers et d’immigrés. Mais très vite, une architecture qui enferme littéralement les habitants dans leur cité, laisse entrevoir les prémices de ce qui sera une crise urbaine et politique.
On a produit en masse au détriment de la qualité et ce dans de nombreux secteurs. Et aujourd’hui,  on assiste non pas à un retour en arrière total mais à quelque chose qui s’inspire du passé pour s’écrire au présent.
A titre d'exemple, qui aurait dit qu’il existerait en 2011, la possibilité de faire un stage dans une ferme biologique sans tracteur, ni engrais pour apprendre les techniques d’agriculture saine, en guise de « vacances » et reconsidérer les valeurs de la terre ?
N’oublions pas le contexte de crise économique et évidemment les enjeux climatiques.
L’Homme doit changer ses habitudes. Une certaine architecture concernée par l’environnement  se met à repenser et redessiner l’organisation de la Cité.
Bienvenue dans un monde plus respectueux...